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L' É  T  H  I  O  P  S    M  I  N  É  R  A  L

        Ce nom était appliqué autrefois à diverses préparations de couleur noire ou très foncée.
        L'ancien nom d'æthiops, étymologiquement, est réputé venir du fait que ce minéral est noir comme un æthiopien.
        Ce nom correspond aussi au mercure finement divisé, obtenu en secouant du mercure ou en l'exposant à l'air. On considère à tort que ce mercure est recouvert de crasse ou d'oxydule, alors que ce sont seulement de minuscules gouttes de mercure dont la masse est trop faible pour pouvoir fusionner avec le reste du mercure.
        Plus près de nous ce nom est réservé à une combinaison de soufre et de mercure.
Les alchimistes le préparaient de diverses manières :
   1) En faisant fondre, à l'extérieur, dans un pot de terre non vernissé une certaine quantité de soufre, puis après y avoir ajouté la même quantité de mercure en mélangeant, ils y mettaient le feu. Ils en retiraient, (avec une perte considérable, pouvant aller jusqu'à 50 %) une masse noire friable.
   2) On pratiquait aussi de même en utilisant deux parts de soufre pour une de mercure. Lors de ces deux opérations, il est certain que le pratiquant respirait de la vapeur de soufre et de mercure malgré ses précautions.
   3) La troisième méthode n'utilisait plus le feu, les alchimistes se contentaient de mélanger au mortier deux parties de mercure avec trois parties de soufre.
On trouve ce sulfure de mercure dans la nature sous le nom de métacinabre, (métacinabar) de formule HgS, isomère du cinabre rouge, il est légèrement plus dur que ce dernier. Il est beaucoup plus rarement présent dans les mines, il est le plus souvent sous forme amorphe, mais quand il se présente sous forme de cristal, il est d'un beau noir.
        Les alchimistes modernes fabriquent leur éthiops à froid par broyage de soufre en poudre et de mercure.
        Cette opération doit être exécutée en prenant beaucoup de précautions pour ne pas inhaler de vapeur de mercure.
        Si on utilise un mortier, on doit travailler sur de petites quantités de façon à ce qu'aucune gouttelette de mercure ne risque d'être expulsée du mortier. Le mortier est placé dans le fond d'un sac en matière plastique dont le haut, (coupé à la demande) est serré sur le manche du pilon par un élastique.
        Si on utilise un broyeur mécanique, (voir image, arrêt en cours de broyage) le couvercle doit être pourvu d'un joint étanche, attendre quelques minutes avant d'ouvrir ce dernier pour laisser retomber les éventuelles poussières d'éthiops.
Les proportions à utiliser :
        Elles sont dictées par la formule chimique HgS et s'obtiennent avec Hg + S soit pour une mole, 201g de mercure pour 32,06 g de soufre.
        Dans les textes, on rencontre souvent d'autres proportions.
        Ce n'est pas de l'éthiops minéral, mais un mélange d'éthiops et de soufre ou un mélange d'éthiops et de mercure. Dans ce dernier cas, les gouttelettes de mercure sont si fines qu'il est presque impossible de les distinguer et la dangerosité du mercure libre est d'autant plus grande qu'elle est ignorée.
        Par chauffage, l'éthiops (cinabre noir) se transforme en cinabre rouge.
        Ces deux cinabres ont des propriétés identiques, ils ne diffèrent que par la couleur et par la valeur de leurs enthalpies de formation.

Les Amis de l'Alchimie.
Alchimie pratique.
VERS ARTICLES 2005